La déconstruction du personnage ou le blues de l'acteur
Les applaudissements et les lumières se sont éteints, le théâtre a repris son silence lourd de velours, les rideaux se sont refermés. L'équipe technique a fini les derniers rangements, balayant la scène des restes du décors épars. Le camion est chargé avec les dernières caisses d'équipement de l'équipe de tournage, le clap est rangé, les éclairages pliés, les caisses métalliques bouclées, les cables enroulés. Tout le monde se retrouve pour un dernier verre de l'amitié, célébrant la douce chaleur familiale qui nous a unis pendant cette tournée, ou ce tournage. Puis on prend le train, la voiture, l'avion et on rentre chez soi, à Paris le plus souvent, seul. Alors commence cette descente douceâtre, mêlée de joie, de fatigue et de tristesse, comme un deuil, comme une gueule de bois, comme une fin d'histoire d'amour : le blues de l'acteur. C'était si fort, si intense, si fou! On a tant donné de soi, d'émotions trouvées au plus profond de so