31 juillet, 2017

La déconstruction du personnage ou le blues de l'acteur

Les applaudissements et les lumières se sont éteints, le théâtre a repris son silence lourd de velours, les rideaux se sont refermés. L'équipe technique a fini les derniers rangements, balayant la scène des restes du décors épars.

Le camion est chargé avec les dernières caisses d'équipement de l'équipe de tournage, le clap est rangé, les éclairages pliés, les caisses métalliques bouclées, les cables enroulés.

Tout le monde se retrouve pour un dernier verre de l'amitié, célébrant la douce chaleur familiale qui nous a unis pendant cette tournée, ou ce tournage.

Puis on prend le train, la voiture, l'avion et on rentre chez soi, à Paris le plus souvent, seul.

Alors commence cette descente douceâtre, mêlée de joie, de fatigue et de tristesse, comme un deuil, comme une gueule de bois, comme une fin d'histoire d'amour : le blues de l'acteur. C'était si fort, si intense, si fou! On a tant donné de soi, d'émotions trouvées au plus profond de soi, se tordant les tripes pour donner au public, au réalisateur, pressant les tissus intérieurs de notre inconscient pour qu'ils donnent les gouttes de la sueur et de la vérité du personnage. Tant de souffrance et de joie. C'est beau, c'est puissant, c'est passionnant.

Puis le vide. Plus rien.

Certes il fait bon de dormir tard le matin, mais ce vide est bien souvent aussi pesant qu'une petite mort truffée de pensées anxieuses.. "Qu'est-ce que je vais faire après? Je n'ai rien avant plusieurs mois"... L'envie de faire du sport, du yoga, du chant, du cheval, du trapèze se heurte au sentiment de solitude et de vague à l'âme.. il faut à nouveau apprendre à attendre.. attendre le prochain casting, le prochain coup de fil de l'agent, la prochaine audition, lecture, la prochaine valise à faire pour repartir.

Comme un marin qui attend les vents propices pour mettre la voile, l'acteur attend en permanence l'opportunité qui va l'emmener voguer sur les mers dangereuses de l'émotion. Comme un soldat ou un reporter qui revient du front il va devoir apprendre à revivre le quotidien banal.

Ce blues de l'acteur est souvent difficile à vivre et il faut se débrouiller seul pour retrouver le chemin du beau temps, de la joie. Ma quête de solutions personnelle m'a donné de nombreux fruits au fil des années que je souhaite désormais partager avec vous au travers de ces quelques conseils:

Pour sortir du blues de l'acteur il faut :

  • prendre du temps pour soi et reprendre chaque jour un moment pour une activité qui nous fait plaisir
  • ré-activer les parties de soi qui savent être et non faire, contempler et non s'agiter vers une ambition, cultiver la sobriété heureuse et la gratitude
  • faire son deuil et dire au-revoir au personnage à sa façon. Se séparer énergétiquement de ce personnage imaginaire qui était entré en nous, pour se retrouver soi et réaligner son énergie.
  • s'occuper de son corps, faire du sport, de la marche en bord de mer ou en montagne
  • se reposer, dormir
  • bien se nourrir et s'hydrater
  • prendre un peu le soleil (en se protégeant) mais pour se redonner de la joie
  • nager et sauter dans les vagues
  • et aussi chanter et danser

Nous ferons tout cela les 12 et 13 août à Hendaye sur la côte Basque.
Venez me rejoindre au stage de Ressourcement pour acteurs et Voice Dialogue Acting : 

On y apprendra comment sortir du burnout et activer sa récupération : développer ses ressources, apprendre recharger après le jeu, les tournages, les tournées, se séparer sainement des personnages joués et retrouver son équilibre.
et aussi :
  • La découverte des Personnages Intérieurs et Archétypes principaux de chacun. L'art d'être soi, l'art d'être unique !
  • Le déblocages des Critiques Intérieurs de l'auto-censure et des limitations de jeu
  • l'incarnation de personnages et jeu cinéma : laisser le personnage entrer dans sa peau (et s'en séparer).

Pour s'inscrire, tous les renseignements sont ici :
https://www.voice-dialogue-acting.com/vda-trainings-masterclasses/stages/